Blog

Retour sur la SoloMed de Matthieu Sapin

La semaine passée, Matthieu a pris le départ pour la première course de sa saison : la SoloMed. En forme de boucle sur la Méditerranée, cette course a été l’occasion de prendre en main le bateau, mais surtout d’accumuler des points, nécessaire pour le projet de participation à la Mini Transat 2023 du skipper toulousain. Plongez dans cette escapade méditerranéenne !

solomed

« Samedi 9 avril, 12h c’est le départ de la deuxième course ! Le départ a été avancé de 24h pour raison météorologique. À 9h, je rends mon téléphone et mon ordinateur à l’organisation. 

Tronçon 1 : 18h de course, Sa Rapita ➡️ Formentera

 

Après un bon départ, je choisis de prendre la route directe car je ne suis pas certain de la fiabilité de la météo. Je préfère donc limiter la prise de risque.

Pendant la nuit, une grosse mole (peu de vent) s’installe et il faut naviguer aux sensations pour réussir à s’extirper de cette zone de calme. Au petit matin, le vent est revenu et je croise la route des « Sudistes ». Mon choix de départ était donc pertinent ! 

Par contre, je n’arrive pas à accélérer autant qu’il aurait fallu pour rester avec la tête de course. Le manque de navigation des derniers mois se fait ressentir sur cette phase et je préfère assurer plutôt que de risquer de casser le bateau sur une mauvaise manœuvre.

Tronçon 2 : 4h de course, Formentera ➡️ Ibiza

 

Une transition hyper rapide dans un vent régulier et une mer plate.  Whaouu qu’est-ce que ça avionne un mini dans ces conditions-là !

 

Tronçon 3 : 26h de course, Ibiza ➡️ Sa Rapita

 

Grâce au dernier bord rapide, j’arrive à recoller la première partie de la course puis le début de la « course d’endurance » s’installe :

  • Mon pilote automatique commence à perdre les informations de l’anémomètre et de la girouette.
  • Quelques heures plus tard, c’est mon GPS qui va rendre l’âme… Et bien sûr, je n’ai pas encore acheté de GPS de secours.. 

Après une recherche de panne et de tests croisés pour comprendre d’où peuvent venir les problèmes, je comprends que je vais devoir « naviguer à l’ancienne », c’est-à-dire en utilisant les cartes papiers, la règle et le compas. 

Tronçon 4 : 32h de course, Sa Rapita ➡️ Barcelone 

 

En passant devant le port de Sa Rapita sans s’arrêter, la Direction de Course nous informe que la course continue jusqu’à Barcelone.

Le contournement de l’ile de Majorque par l’ouest nous emmène dans une mer coisée impressionnante avec des creux de 4 à 5m. Nos coquilles de noix font du rodéo et il faut réussir à gérer le bateau, le repos du marin, l’alimentation et la cartographie. 

La nuit s’installe, le vent aussi et le passage du Cap Formentor est digne d’un film de Hitchcock. Il reste une longue traversée vers Barcelone avec un vent de plus en plus fort.  Encore une fois, je cherche à prendre la route directe car elle correspond à un réglage que mon pilote automatique peut encore gérer facilement. Je vais donc passer 4 à 5h dans une fusée qui déboule dans les vagues à 14 nœuds alors que la surface de voilure est toute petite. Je vais même finir par installer le tourmentin, c’est la toute petite voile orange de 4m² qui est utilisée en cas de vent violent. Ça tape fort, même très fort dans les vagues et je suis impressionné de voir comment le bateau entre en vibration dans les gros chocs mais c’est dingue comme il est solide. Et dans ces moments-là, c’est bon pour le moral d’avoir confiance dans sa machine.

 

L’arrivée est un mélange de satisfaction, de fierté, d’aboutissement d’un projet dingue de ces derniers mois de chantier qui ne m’avait pas épargné..

Il faut que je liste tous les points à travailler et je reste fier de cette course. 

Maintenant, il est temps de charger le bateau sur le bateau et de prendre la direction de Marseille pour la Corsica Med dont le départ sera donné le 2 mai. »

Matthieu Sapin

Matthieu Sapin

Encore bravo à Matthieu pour cette incroyable performance ! Vous êtes intéressé(s) par son projet ? Rentrons en contact pour rejoindre cette aventure extraordinaire ! ⛵️


 

Rédaction : Héloïse – Jaddlo

Crédits photos : JaddloSolomed